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L’histoire de la philosophie antique analysée par Pierre Hadot

La philosophie, à l’origine, qu’était-ce ?

Pierre Hadot (1922-2010), une autorité éminente dans l’étude de la philosophie antique, a discuté de la nature de la philosophie antique. Hadot, un érudit qui a eu une influence étendue sur des philosophes tels que Michel Foucault grâce à ses recherches sur la philosophie antique, a utilisé les pensées des penseurs anciens pour développer sa propre philosophie. Bien qu’il écrivait pour un public général, il a été acclamé par la communauté académique pour des œuvres décrites comme “[des chefs-d’œuvre emplis d’érudition et de perspicacité]” et “[d’excellents livres s’efforçant de changer notre perspective sur la philosophie]”.

Hadot nous ramène à la Grèce antique et à Rome, où la philosophie a commencé, pour révéler la véritable essence de la philosophie. Selon lui, à l’ancienne époque, la philosophie était embrassée comme un mode de vie, les activités théoriques de construction de discours venant plus tard. De même, un philosophe n’était pas quelqu’un qui développait des théories par des mots ou des écrits, mais quiconque adoptait une manière spécifique de vivre et la mettait en pratique était considéré comme un philosophe.

Aujourd’hui, la perception est tout à fait différente. La philosophie est souvent perçue comme une théorie complexe comprise uniquement par quelques-uns, et un philosophe est défini non pas comme quelqu’un vivant une manière spécifique de vivre, mais comme quelqu’un qui développe de nouvelles théories et est informé sur diverses traditions philosophiques.

Qu’est-ce qui a provoqué ce changement ? Hadot explique en examinant les pratiques des philosophes et écoles anciens, tels que Platon et Aristote, et comment la philosophie en tant que mode de vie, visant la liberté, la tranquillité et le bonheur, a progressivement basculé vers des théories élaborées à mesure que le christianisme prenait de l’ampleur.

La Théorisation de la Philosophie

Pourquoi la philosophie, étroitement liée à la vie et au discours, a-t-elle perdu sa forme originale et s’est-elle tournée vers la théorisation ? Hadot attribue ce changement à la montée rapide du christianisme à l’époque médiévale.

Selon Hadot, le christianisme, tout comme de nombreuses écoles philosophiques antiques, a été initialement présenté comme un mode de vie ou une philosophie. Cependant, à partir du IIe siècle, le christianisme a commencé à s’efforcer de devenir la “seule philosophie”. Les partisans de la dialectique chrétienne, connus sous le nom d’apologistes chrétiens, affirmaient que seul le christianisme représentait la vraie philosophie – une manière parfaite de vivre, tandis que les autres étaient considérés comme imparfaits.

À mesure que le sens existentiel d’une manière de vivre était dépouillé, la plupart des écoles philosophiques anciennes ont été intégrées et absorbées par le christianisme, seule la pensée néoplatonicienne survivant. Cette philosophie survivante s’est transformée en un simple matériau conceptuel utilisé pour des débats théologiques tels que la doctrine de la Trinité ou l’incarnation. Elle est devenue une servante de la théologie. À mesure que les discussions théologiques devenaient plus complexes, la pensée néoplatonicienne devenait de plus en plus raffinée.

Au XIIIe siècle, un événement a encore solidifié la théorisation de la philosophie – la création des universités. Selon Hadot, les universités, initialement dépendantes de l’autorité du clergé, ont pris la tâche de résoudre les problèmes théologiques liés à la doctrine chrétienne. Elles se sont concentrées sur l’annotation et la résolution des problèmes interprétatifs découlant des œuvres largement traduites d’Aristote. En essence, la philosophie, à travers les universités, est devenue une entreprise académique et théorique, connue sous le nom de philosophie scolastique, servant la théologie. Cette forme continue d’exercer une influence durable sur la manière dont la philosophie est perçue aujourd’hui – comme quelque chose de théorique et savant.

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